Quelles solidarités vis-à-vis des proches aidants ?

Auteur(s)

  • Roméo Fontaine

Référence

Fontaine R., 2019, "Quelles solidarités vis-à-vis des proches aidants ?", Adsp, n.109, p.4

Domaines de recherche appliquée

Thématiques

Incapacités

Zones géographiques

Résumé de l'auteur

L’aide informelle représente le travail d’un million d’aidants en équivalent temps plein, et donc un avantage économique important. Il est nécessaire de soutenir à la fois la mobilisation des aidants et d’offrir l’accès à une aide professionnelle pour réduire la charge pesant sur les proches aidants.

Commentaire du Centre Ressources

Méthodologie de recherche
L’aide informelle représente l’équivalent d’un million d’aidants en ETP. Notion d’économie cachée de l’aide informelle.
Questions actuelles concernant la problématique des aidants : faut-il privilégier une politique de compensation des coûts supportés par les aidants ? Ou développer des modes de prises en charge alternatifs pour réduire leur implication ?
Les coûts portés par les aidants ne sont pas comptabilisés dans les comptes de la dépendance ce qui invisibilise leurs actions. Ce constat induit « la remise en question de l’efficacité et de l’équité du partage actuel entre ce qui relève des solidarités publiques et ce qui relève des solidarités familiales » (p.41).
Différents arguments d’ordre économique encouragent pourtant la mutualisation des coûts supportés par les aidants.

  1. Renforcement des inégalités économiques entre les hommes et les femmes
  2. Renforcement des inégalités sociales : « on peut vraisemblablement supposer que les familles ayant les niveaux de vie les plus modestes sont plus fréquemment mises à contribution que les familles plus aisées »
  3. Renforcer les inégalités intrafamiliales
  4. D’un point de vue de l’efficacité, cette situation entraîne des externalités négatives importantes notamment concernant la santé des aidants et la réduction du temps de travail (baisse des cotisations, …).

2 logiques d’actions publiques : « la première revient à placer les solidarités publiques en soutien des solidarités familiales alors que la seconde placerait les solidarités publiques en alternative possible aux solidarités familiales ». La manière dont le débat public présente la question du soutien aux aidants est une version ambigüe de la première car cela revient à structurer une action publique visant à soutenir les aidants dans leur rôle de producteurs de prise en charge. Ce soutien se traduit par l’instauration de dispositifs permettant de réduire les coûts indirects que supportent les aidants : instauration de congés, idéalement indemnisés, dédommagements ou salariat des aidants, développement de services de répit.

  • Dispositifs d’aide aux aidants : cette politique ne cherche pas à réduire l’implication des aidants mais réduire le coût de l’expression des solidarités de proximité par exemple sur la vie professionnelle, la santé ou le niveau de vie. 


L’autre logique vise à améliorer et consolider l’offre de prise en charge dite formelle comme une alternative à la prise en charge par l’entourage familial. Développer par exemple des structures intermédiaires entre le domicile et l’institution. Demande non satisfaite à ce niveau (cf étude UNA, 2018). Cette logique reçoit assez peu d’écho pour deux raisons principales :

  • Fonction sociale de la famille de se prendre en charge. Institution familiale menacé par l’individualisme
  • Raison d’ordre économique : lié à la politique de maintien à domicile, volonté de rester à domicile.