Résumé de l'auteur
Après avoir fait le constat d’un décalage entre les objectifs des lois de 1975 et de 1987 et la réalité de la situation des personnes handicapées sur le marché du travail, l’article cherche à dégager les conditions d’une insertion professionnelle stable. La démarche consiste à mettre au jour les raisons (cognitives et instrumentales) qui poussent les employeurs à recruter un travailleur handicapé ainsi que les facteurs conduisant à des dysfonctionnements ou à des ruptures de contrats. L’enquête par entretiens, réalisée en Dordogne auprès d’exploitants agricoles, met en évidence les effets de l’inadéquation entre les informations jugées importantes par les employeurs et celles que délivrent les organismes de placement de personnes handicapées. L’article s’interroge au final sur l’efficacité d’une mesure qui ferait l’économie d’un suivi durable.
Commentaire du Centre Ressources
En évoquant la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées de 1975 et la loi en faveur de l’emploi des travailleurs handicapées de 1986, l’auteur commence son article en rappelant que la France, comme la plupart des pays européens, a pris des mesures en faveur de l’éducation et de l’emploi des personnes en situation de handicap. L’intégration scolaire est ainsi, au même titre que l’intégration professionnelle, encouragée dans un souci d’équité.
Le cœur de l’article se compose de la présentation des principaux résultats d’une enquête réalisée par la Mutualité Sociale Agricole de Périgueux et par DEFI 24. Soixante-cinq entretiens semi-directifs avec des exploitants agricoles embauchant des travailleurs handicapés ont été réalisés. Sur les 65 employeurs interrogés, 10 ont rompu le contrat du travailleur handicapé, 13 vivent une situation conflictuelle avec leur salarié et 42 entretiennent de bonnes relations avec lui. L’auteur nous apprend que ni la taille de l’exploitation, ni l’âge de l’exploitant ou de l’employé n’influence la réussite ou l’échec d’une embauche. En mettant en avant le fait que bien souvent les employeurs ne connaissent pas précisément les troubles de leurs employés et que leur découverte, en situation de travail, débouche très souvent sur une rupture du contrat, l’auteur préconise une meilleure qualité d’information des agriculteurs sur la nature des troubles qui affectent leurs futures recrues. Au-delà de ces constats, les quelques comptes-rendus d’entretiens présents en fin d’article nous permettent de bien comprendre les raisons motivant les exploitants agricoles à embaucher des travailleurs handicapés (besoin de main-d’œuvre, salaires moins élevés).