Handicap psychique et Emploi. Contexte et enjeu

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  • Observatoire du CRDI

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Handicap psychique et emploi, contexte et enjeu. 2016

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Résumé de l'auteur

Depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap , « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».Cette loi, au-delà de la nouveauté de reconnaître le handicap psychique comme handicap à part entière, insiste sur la dimension sociale du handicap qui donne à l’environnement une part importante dans la définition du handicap. De ce fait, il devient difficile d’estimer le nombre de personnes souffrant d’un handicap psychique dans la mesure où toute personne ayant des troubles psychiques ne se trouvera pas nécessairement en situation de handicap, en fonction du degré d’adéquation entre la personne et son environnement. En parallèle de ce changement de regard sur le handicap, une transformation du champ psychiatrique et de sa vocation s’est opérée. Durant de nombreuses années, la psychiatrie a eu pour but de mettre à distance de la société les individus qui souffraient de maladies mentales et ne répondant donc pas à la norme sociale. Actuellement, pour de multiples raisons, nous observons un mouvement inverse qui veut réintégrer les personnes souffrant de maladies mentales à l’environnement social « ordinaire » (Pachoud, 2014). L’amélioration des traitements pharmacologiques, plus respectueux des fonctions cognitives, permet aussi d’envisager une reprise des activités pour la personne souffrant de troubles psychiques, ce qui n’était pas forcément évident il y a encore quelques années. D’autre part, le monde du travail s’est également transformé. L’intensification du travail qui s’est opérée a fait se développer de nouveaux risques professionnels Il existe donc actuellement une nouvelle préoccupation du monde de l’entreprise pour les questions de santé mentale. L’ensemble de ces mutations peut permettre d’expliquer, tout du moins partiellement, l’intérêt de la sphère publique pour la question de l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap psychique. Cette thématique est d’ailleurs l’un des axes de développement prioritaire du gouvernement français en matière de handicap. Ségolène Neuville, secrétaire d’état en charge des personnes en situation de handicap et de la lutte contre l’exclusion, rappelle à l’occasion du 55ème Congrès de l’UNAPEI le 5 juin dernier, que favoriser l’emploi ordinaire est une priorité en termes de développement, notamment au travers des dispositifs d’emploi accompagné en faveur du handicap psychique. De façon plus générale, le gouvernement souhaite « accentuer plus particulièrement l’effort pour l’accès et le maintien à l’emploi des personnes en situation de handicap  psychiques » (source : social-sante.gouv.fr).Ainsi, le relevé de conclusion de l’Elysée à la suite de la CNH de décembre 2014 indique que « l’accompagnement des travailleurs handicapés vers l’emploi et dans leur évolution professionnelle doit offrir plus de continuité, faciliter les passerelles entre emploi protégé et emploi en milieu ordinaire, et apporter aux situations de handicap psychique les réponses spécifiques qu’il requiert. » Dans ce sens, les conseils d’administration du FIPHFP et de l’AGEFIPH abordent actuellement une réflexion pour faire évoluer leur offre de service vers de nouveaux catalogues de prestations afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap psychique.

Commentaire du Centre Ressources

Le présent document revient sur les distinctions entre handicap psychique et handicap mental, parfois confondus. L’Observatoire du CRDI souhaite remettre au clair ces définitions à partir de l’évolution historique de la conception du handicap afin de permettre une meilleure compréhension du handicap psychique. Se focalisant sur l’environnement de travail, le document présente les répercussions possibles pour une personne en situation de handicap psychique. Les tâches peuvent être réalisées plus lentement que la normale ; un manque d’attention peut conduire à des erreurs, des difficultés de compréhension des consignes surtout si elles sont compliquées, un repli sur soi accompagné par une perte de motivation et d’esprit d’initiatives. Ces répercussions peuvent impacter négativement les équipes de travail. Le document présente également les différents acteurs des domaines sanitaire, social et médico-social qui accompagnent la personne en situation de handicap psychique et qui sont en lien direct avec les professionnels de l’insertion et de l’intégration professionnel. Ce document constitue une introduction pertinente qui facilite une première approche du handicap psychique. Il éclaire les enjeux qui entremêlent le handicap psychique et le milieu de l’emploi. De fait, les personnes en situation de handicap psychique sont confrontées à un dilemme : celui de choisir de ne pas s’intégrer professionnellement pour favoriser leur santé au détriment de la reconnaissance sociale et celui de faire le choix de s’insérer professionnellement afin d’acquérir un certain statut social mais au détriment parfois de leur santé. Il est intéressant de préciser que, pour une personne avec des troubles psychiques, la durée de chômage accentue la fréquence même de ces troubles, aggravant parfois la santé mentale de l’individu. Pour introduire les différents enjeux liés au handicap psychique, le document veille également à présenter les deux environnements de travail possibles pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap psychique : le milieu ordinaire, avec son cortège de représentations sociales du handicap constituant autant de  freins à l’embauche ou à l’intégration, et le milieu protégé, qui se veut une alternative à l’insertion, favorisant davantage l’accompagnement et la protection des personnes. Enfin, sont exposés les différents accompagnements humains et organisationnels qui avantagent le maintien dans l’emploi.

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