Job insecurity and health: a study of 16 European countries

Auteur(s)

  • Krisztina Laszlo
  • H. Pikhart
  • M. S. Kopp

Référence

LASZLO, Krisztina D, H PIKHART, M S KOPP, et al. « Job insecurity and health: a study of 16 European countries », Social science and medicine. mars 2010, vol.70 no 6. p. 867 874.

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Résumé de l'auteur

Although the number of insecure jobs has increased considerably over the recent decades, relatively little is known about the health consequences of job insecurity, their international pattern, and factors that may modify them. In this paper, we investigated the association between job insecurity and self-rated health, and whether the relationship differs by country or individual-level characteristics. Cross-sectional data from 3 population-based studies on job insecurity, self-rated health, demographic, socioeconomic, work-related and behavioural factors and lifetime chronic diseases in 23,245 working subjects aged 45–70 years from 16 European countries were analysed using logistic regression and meta-analysis. In fully adjusted models, job insecurity was significantly associated with an increased risk of poor health in the Czech Republic, Denmark, Germany, Greece, Hungary, Israel, the Netherlands, Poland and Russia, with odds ratios ranging between 1.3 and 2.0. Similar, but not significant, associations were observed in Austria, France, Italy, Spain and Switzerland. We found no effect of job insecurity in Belgium and Sweden. In the pooled data, the odds ratio of poor health by job insecurity was 1.39. The association between job insecurity and health did not differ significantly by age, sex, education, and marital status. Persons with insecure jobs were at an increased risk of poor health in most of the countries included in the analysis. Given these results and trends towards increasing frequency of insecure jobs, attention needs to be paid to the public health consequences of job insecurity.

Bien que le nombre d’emplois précaires ait considérablement augmenté au cours des dernières décennies, on en sait relativement peu sur les conséquences sanitaires de l’insécurité de l’emploi, sur son profil à l’échelle internationale et sur les facteurs qui pourraient la modifier. Dans cet article, nous avons étudié l’association entre la précarité de l’emploi et l’état de santé auto-évalué, et si cette relation diffère selon les caractéristiques du pays et de l’individu.  Les données transversales de trois études démographiques portant sur la précarité de l’emploi, l’état de santé auto-évalué, des facteurs démographiques, socioéconomiques, liés à l’emploi, et comportementaux, et des maladies chroniques à vie, effectuées sur 23245 sujets ayant un travail, âgés de 45 à 70 ans, dans 16 pays européens, furent analysées à l’aide de la régression logistique et de la méta-analyse. Dans les modèles ajustés, la précarité de l’emploi était associée de manière significative à une augmentation du risque d’être en mauvaise santé en République Tchèque, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, en Hongrie, en Israël, aux Pays-Bas, en Pologne et en Russie, avec des odds ratios entre 1,3 et 2,0. Des associations similaires, mais non significatives, furent observées en Autriche, en France, en Italie, en Espagne et en Suisse. Nous n’avons trouvé aucun effet de l’insécurité de l’emploi en Belgique ni en Suède. L’association entre la précarité de l’emploi et la santé ne différait pas selon l’âge, le genre, le niveau d’éducation ou le statut marital. Les individus avec des emplois précaires avaient un risque accru d’être en mauvaise santé dans la majorité des pays étudiés. Compte tenu de ces résultats et de la tendance à l’augmentation des emplois précaires, il apparait important de prêter attention aux conséquences de l’insécurité de l’emploi sur la santé publique.
 

Commentaire du Centre Ressources

Des facteurs individuels pourraient permettre d’expliquer l’association observée entre précarité professionnelle et mauvais état de santé. Les résultats indiquent que l’âge, le genre, le statut matrimonial et professionnel, les facteurs liés au domaine professionnel, les maladies chroniques et les facteurs comportementaux n’expliquent pas l’association observée. Cependant, il reste à analyser de quelle manière des facteurs au niveau individuel, tels que le contexte familial, l’environnement de travail, le réseau social et économique, l’estime de soi et la santé mentale contribuent à la relation observée.
Du fait de la conception transversale de cette étude, aucune conclusion quant à la causalité de l’effet observé ne peut être tirée. Ainsi, d’autres études longitudinales sont nécessaires afin de comprendre le principe régissant l’association observée. 
Par ailleurs, parce que la précarité de l’emploi était évaluée par un questionnaire auto-rempli par les participants, il n’est pas possible de savoir à quel point leurs ressentis correspondent à une réalité observée, ou à une subjectivité individuelle. De plus, la taille restreinte des échantillons dans certains pays limite la capacité à détecter des interactions significatives entre la précarité professionnelle et des facteurs démographiques.
De futures recherches pourraient approfondir l’étude des caractéristiques individuelles et sociétales susceptibles de modifier les effets de l’insécurité de l’emploi sur l’état de santé, et les voies par lesquelles un emploi précaire peut conduire à une détérioration de la santé.

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