Les performances cognitives et scolaires sont altérées chez les enfants atteints de drépanocytose SS, dont la maladie s’est compliquée d’infarctus cérébral silencieux.

Auteur(s)

  • J. Schatz
  • R.T. Brown
  • J.M. Pascual
  • L. Hsu
  • M. DeBaun

Référence

Poor school and cognitive functioning with silent cerebral infarcts and sickle cell disease. J. Schatz, R.T Brown, J.M Pascual, L. Hsu, and M. DeBaun Neurology, 2001; 56;1109-1111

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Résumé de l'auteur

Il s’agit d’une étude explorant les performances cognitives et scolaires de 19 enfants atteints de drépanocytose SS, sans antécédent d’IC, mais présentant des infarctus cérébraux dits silencieux (IS). Ces infarctus sont dits silencieux, car ils ne sont associés à aucun déficit neurologique, mais sont diagnostiqués via l’imagerie cérébrale. Ce sont des infarctus situés dans la substance blanche cérébrale. Les enfants explorés dans cette étude ont un âge moyen de 10 ans. Les résultats sont comparés aux résultats de 45 enfants atteints de drépanocytose sans infarctus cérébral et à 18 frères et sœurs non malades (groupe contrôle).

Les performances cognitives ont été évaluées via des tests neuropsychologiques validés, les performances scolaires via des compétences de base pour la lecture et les mathématiques (tests WJ-R). Ont été recueillis également le redoublement scolaire (hors redoublement pour absentéisme répété) et le besoin de soutien scolaire (classe adaptée ou accompagnant scolaire).

Les résultats montrent :
1/que les déficits cognitifs sont significativement plus prévalents chez les enfants avec IS (79% des enfants ont des déficits), en comparaison avec les enfants sans infarctus (36% des enfants ont des déficits) et la fratrie non malade (11% des enfants ont des déficits), les domaines les plus déficitaires étant l’attention et les fonctions exécutives ;
2/que les déficits scolaires sont également significativement plus fréquents chez les enfants avec IS (37% des enfants ont des déficits), en comparaison avec les enfants sans infarctus (27% des enfants ont des déficits) et la fratrie non malade (6% des enfants ont des déficits).
Enfin, 58% des enfants dont la maladie s’est compliquée d’IS ont redoublé et/ou ont besoin de soutien scolaire, contre 27% des malades sans infarctus, et 6% chez la fratrie. La localisation des infarctus dans le cerveau semble avoir un impact, puisque 13 des 15 enfants avec des lésions frontales ont des déficits neurocognitifs, versus 1 seul des 4 enfants sans lésion frontale. 

Commentaire du Centre Ressources

La valeur de cette recherche vient de ce qu’elle permet d’attribuer les difficultés (cognitives et scolaires) aux conséquences neurologiques « directes » de la maladie et non au niveau socio-économique via la comparaison avec la fratrie. Cette étude montre que le terme d’infarctus silencieux (appellation liée au fait que les enfants ne présentent pas d’anomalie à examen clinique neurologique) n’est pas un terme approprié, car ces lésions cérébrales ont un retentissement sur les performances scolaires et cognitives des enfants (via la comparaison avec le groupe d’enfants malades mais sans infarctus cérébral). Ces données incitent à considérer les infarctus silencieux comme des complications sérieuses de la maladie drépanocytaire.

Ce travail révèle également que même en l’absence d’infarctus cérébral, les difficultés scolaires sont fréquentes chez les enfants atteints de drépanocytose SS (le quart des enfants dans cette étude).

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