Le développement du langage et les performances scolaires sont altérés chez les jeunes enfants d’âge scolaire atteints de drépanocytose

Auteur(s)

  • J. Schatz
  • S. Puffer
  • C. Sanchez
  • M. Stancil
  • C. Roberts

Référence

Language processing deficits in sickle cell disease in young school-age children. Jeffrey Schatz, Eve S. Puffer, Carmen Sanchez, Melita Stancil and Carla W. Roberts Developmental neuropsychology, 2009, 34;1, 122-136

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Résumé de l'auteur

Il s’agit d’une étude explorant le développement du langage (comportant le langage sémantique, syntaxique, et phonologique), chez des enfants âgés de 5 à 7 ans, sans déficit neurologique et sans antécédent d’infarctus clinique (IC). Les résultats sont analysés dans 3 groupes d’enfants : 1 groupe de 33 enfants atteints de drépanocytose SS ou Sβ0 (groupe considéré le plus à risque d’atteinte neurologique liée à la maladie), 1 groupe de 21 enfants atteints de drépanocytose SC ou Sβ+ (considéré à faible risque d’atteinte neurologique), et un groupe contrôle de 54 enfants sans pathologie chronique (enfants appariés sur l’âge et le statut socio-économique).
 
Les tests utilisés sont des tests neuropsychologiques validés et complexes. Les données recueillies proviennent d’un questionnaire rempli par les parents (comportant des données démographiques, sociales, psychologiques évaluant le stress familial et l’implication familiale) et de l’histoire médicale de l’enfant (sévérité et fréquence des complications médicales).
 
Les résultats montrent que le développement du langage dans ses 3 composantes 1/est identique entre le groupe d’enfants atteints de forme SC/Sβ+ et le groupe contrôle ; 2/est significativement altéré chez les enfants atteints de drépanocytose SS/Sβ0 en comparaison avec les autres enfants (le langage phonologique est le plus altéré, mais les 3 domaines langagiers le sont) ; 3/est corrélé avec la profondeur de l’anémie (critères biologiques de gravité) et non avec la sévérité clinique (nombre et sévérité des complications médicales et des hospitalisations). Par ailleurs, des déficits significatifs dans les compétences de base pour la lecture et les mathématiques sont déjà relevés dans cette tranche d’âge.
 

Commentaire du Centre Ressources

La valeur de cette recherche vient de ce qu’elle permet d’attribuer les difficultés (ici retard de développement du langage chez les enfants avec drépanocytose SS/Sβ0) aux conséquences neurologiques de la maladie et non aux effets de la maladie chronique (groupe contrôle SC) ou aux effets des difficultés socio-économiques (groupe contrôle sans pathologie chronique).
 
La valeur de cette recherche vient aussi de ce qu’elle confirme que chez les enfants atteints de drépanocytose, l’évaluation des performances par le QI global (Quotient intellectuel) est insuffisante, alors que des tests cognitifs plus spécifiques sont plus performants. Cette étude suggère également que l’acquisition des compétences scolaires est retardée déjà dans la jeune enfance. Limites : Cette étude ne comprend pas d’exploration radiologique cérébrale (Imagerie par Résonnance Magnétique, doppler cérébral). Elle ne permet ainsi pas de corrélation entre le développement du langage et les complications cérébrales potentielles de la maladie.
 
Autre limite, il s’agit d’une étude Américaine, anglophone, alors que la population Française concerne elle, des enfants issus pour beaucoup de l’immigration, et avec des problématiques de multilinguisme.

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