L’inclusion en service de garde au Québec : la situation d’une étape essentielle

Auteur(s)

  • M. Point
  • M. Desmarais

Référence

Point, M., & Desmarais, M.-E. (2011). L’inclusion en service de garde au Québec : la situation d’une étape essentielle. Éducation et Francophonie, 39(2), 71–86.

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Résumé de l'auteur

L’inclusion est au centre des réflexions en éducation depuis bon nombre d’années. Les services de garde ne font pas exception et représentent une étape importante de l’inclusion du fait que les enfants y apprennent les débuts de la vie en société en contexte structuré avec les pairs de même âge. Au Québec, un service de garde n’a aucune obligation légale d’accueillir des enfants ayant des besoins particuliers. Bien qu’une politique gouvernementale en faveur de l’inclusion existe, chaque service de garde est libre d’accueillir ou non les enfants ayant des besoins particuliers. La décision revient à la direction de l’établissement et à son conseil d’administration. De ce fait, il n’est pas toujours facile pour les enfants ayant des besoins particuliers d’avoir accès aux services de garde (Trépanier & Ayotte, 2000). Pourtant, l’inclusion en service de garde influe très avantageusement sur le développement général et social des enfants ayant des besoins particuliers lorsqu’elle est effectuée dans un milieu de qualité, c’est-à-dire riche et stimulant, où la participation sociale de ces enfants est valorisée. Le soutien, la concertation des acteurs et les attitudes positives du personnel sont parmi les conditions nécessaires à une inclusion de qualité. À l’inverse, le manque de formation et l’accès difficile aux ressources humaines, matérielles et financières nuisent au processus inclusif.

Commentaire du Centre Ressources

Cette publication, proposée par deux universitaires québécois, est un état de l’art des écrits relatifs à l’accueil des enfants de 0 à 5 ans dans des milieux de vie collectifs inclusifs. Bien que concernant le Canada, elle contient des éléments transposables à la problématique française concernant les facilitateurs et les freins à une inclusion des jeunes enfants dite de qualité.
Après avoir évoqué les quinze compétences dites essentielles à acquérir par les enfants d’âge préscolaire ayant des besoins particuliers ou non et tout particulièrement les habiletés sociales, les auteurs déclinent les différents avantages de l’accueil inclusif : sur le développement général de l’enfant, son développement social, ils déclinent les pratiques à prioriser pour favoriser un accueil de qualité, comme, par exemple, le soutien en termes de stratégies éducatives appropriées pour tous les enfants et de programmes d’intervention disponibles, des lieux d’échange favorisant l’implication des familles ou encore l’attitude positive des accueillants (communication, collaboration, ouverture d’esprit).
Les obstacles sont également abordés. Il s’agit, entre autres, de la confusion entre inclusion et intégration qui souligne, d'après les auteurs, le manque d’information et de formation de la part du personnel et peuvent conduire à son sentiment d’incompétence, des attitudes négatives des personnels, du ratio personnel-enfant trop bas, d’un accès limité aux ressources humaines, matérielles et financières. etc. Il est à noter que la formation apparait comme un vecteur principal de la réussite de l’inclusion et que les auteurs posent la question d’intégrer des cours sur l’inclusion ou sur l’accueil de la différence dès le cursus de formation initiale des éducatrices.
Tout comme en France, l’inclusion de jeunes enfants en situation de handicap dans les structures petite enfance ordinaires n’est pas obligatoire au Canada et de nombreux obstacles viennent réfréner les motivations de certaines d’entre elles. Les désigner et les répertorier est un des principaux intérêts de cette publication. C’est en commençant par là que l’on peut comprendre la réversibilité des résistances en place et dédramatiser un accueil d’enfants différents mais enfants avant tout. Ajouter à la proposition d’outils destinés à faciliter l’inclusion, la diffusion de ces écrits apparait alors comme un soutien en soi dans leurs accompagnement et réflexions futures.

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