- Vous êtes ici : Accueil
- Centre Ressources
- Base documentaire
- Façon de faire, façon de dire en milieu petite enfance
Façon de faire, façon de dire en milieu petite enfance
Auteur(s)
- C. Hérrou
Référence
Herrou, C. (2016). Façon de faire, façon de dire en milieu petite enfance. La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation, (73), 111–124.Domaines de recherche appliquée
Thématiques
Incapacités
Zones géographiques
Résumé de l'auteur
Bien avant la loi de 2005, en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap, l’Association Pour l’Accueil de Tous les Enfants (APATE) s’est donné les moyens d’accueillir sans conditions les jeunes enfants handicapés et/ou atteints de maladies chroniques invalidantes. Cet article décrit cette aventure d’un quart de siècle : les conditions de fonctionnement des établissements la maison Dagobert, l’école Gulliver et la caverne d’Ali Baba où une place sur trois leur est réservée, mais aussi les convictions qui sous-tendent cette démarche, depuis son mythe fondateur jusqu’à la réalisation de ce qui était considéré comme une utopie. L’inclusion, dans sa complexité et ses paradoxes y est questionnée.
Commentaire du Centre Ressources
L’auteure de cette publication est fondatrice et directrice de l’APATE. Fervente défenseuse de l’accueil des enfants en situation de handicap dans des structures petite enfance ordinaires, elle expose les pratiques de l’APATE et les résistances qui ont toujours lieu aujourd’hui.
Cette publication est intéressante dans la mesure où elle se pose incontestablement du côté des parents et de leurs enfants en situation de handicap : ainsi, la difficile posture des mères qui vont laisser leur enfant et qui portent en elle la culpabilité de s’autoriser à avoir un peu de répit, est abordée, de même que ce que ces familles ont à apporter et enseigner aux professionnels, notamment une façon autre d’éduquer et de vivre qui tienne compte de la vulnérabilité et de la singularité de chaque enfant, mais aussi celle, en miroir, des professionnels. L’auteure propose un changement de regard consistant à se concentrer sur ces éléments plutôt que sur le « devoir de les aimer ». L’accueil doit donc avant tout s’appuyer sur l’intérêt des professionnels pour les compétences des handicapés et non une quelconque sentimentalité ou morale altruiste. Il doit également s’agir d’un multi-accueil pour une meilleure intégration collective et pour le bien des enfants porteurs de handicap qui évitent ainsi solitude et stigmatisation.
Les résistances au changement sont soulignées ainsi que les excuses qui transforment l'inclusion potentielle en exclusion, comme de nécessaires aménagements de l'environnement, la présence obligatoire d’un référent ou encore le maintien de l’enfant en situation de handicap dans un groupe d’’enfants d’âge inférieur qui peut pourtant avoir des conséquences sur un surhandicap potentiel. Les professionnels de la petite enfance ne sont pas formés aux soins, mais la seule condition à l’admission d’un enfant en situation de handicap est d’être suivi par une équipe de soins agréée : CAMSP, SESSAD, services hospitaliers. Ce sont d’ailleurs ces thérapeutes qui orientent l’enfant vers l’APATE et Herrou insiste sur le fait qu’aucune autre forme de sélection n’est faite afin d’éviter toute dérive contradictoire avec l’accueil de TOUS les enfants.
Enfin, Herrou en appelle à une mutation profonde de l’ensemble de la société, qui doit parvenir à s’écarter du culte de l’excellence du corps et de l’esprit, pour ne plus avoir à parler d’inclusion. Elle invite les professionnels de la petite enfance à se départir de la crainte du danger d’accueillir un enfant en situation de handicap, souvent présente même lorsqu’aucune contre-indication n’a été certifiée au plan médical, et à décloisonner les fonctions de chacun en s’appuyant, outre les diplômes et formations, sur des expériences personnelles, afin de favoriser une responsabilisation collective.Téléchargement(s)
- Accéder à l'article Source: CAIRN