Résumé de l'auteur

L’inscription de l’accueil des enfants en situation de handicap dans le débat de l’intégration et de l’inclusion permet d’aborder plus largement la nécessaire réflexion du modèle de compréhension du handicap adopté, afin d’orienter l’organisation institutionnelle et les pratiques d’accueil. Bien qu’une diversification des modalités d’accueil (individuel ou collectif) rende compte de certaines évolutions, la faible fréquentation des enfants en situation de handicap au sein des établissements de la petite enfance suggère l’existence de facteurs entravant leur accueil. Pour autant, cet accueil apparaît primordial pour le développement de l’enfant mais aussi pour sa famille.

Commentaire du Centre Ressources

Cet article propose, à partir d’un état des lieux des travaux existants, d’aborder, plus particulièrement, les facteurs entravant l’accès des enfants en situation de handicap à des lieux de vie ordinaire ainsi que les enjeux de cet accueil pour l’enfant, sa famille et les institutions tout en considérant le débat de l’intégration et de l’inclusion. A partir des écrits sur cette problématique, elle situe - de manière synthétique – « l'intégration » du côté de la normalisation et de l’approche médicale ciblant davantage les déficiences et incapacités de l’individu et, « l'inclusion », davantage du côté de l’adaptabilité et de la flexibilité du milieu qui doit s'organiser pour répondre à la diversité des individus et qui relèverait du modèle systémique du handicap, dans lequel l’individu est entravé dans sa participation sociale en raison de l’interaction de facteurs individuels et contextuels générant sa situation. L’important est ici les pratiques différenciées induites par le choix de l’une ou l’autre de ces approches.

Les freins repérés sont entre autres : la dépendance de l’offre d’accueil à la volonté des accueillants ou des organismes gestionnaires, le type de handicap de l’enfant, le renoncement de certains parents face aux difficultés rencontrées (implication et mobilisation importantes, notamment), le questionnement ou la menace du fonctionnement institutionnel (matériel (inadaptation des locaux), humain (manque d’effectif, de formation, appréhensions liées au handicap) et technique (difficulté à gérer les soins médicaux),

Un travail de réflexion en équipe et le travail en réseau, l'adhésion de toute l'équipe et la présence d'une personne pivot au sein de l'institution, sont utiles et encouragés pour impulser une dynamique favorable à ce type d’accueil.

Les enjeux pour l’enfant, mis en avant par Fontaine, sont principalement son développement global et notamment social (comme (l’expression de ses désirs et besoins, la communication avec les pairs et les adultes, le partage, la coopération et la collaboration aux jeux et aux tâches communes), les nombreuses stimulations auxquelles il se trouve confronté, et la prévention de « sur-handicap ».

Pour les familles, les structures de la petite enfance peuvent être des lieux ressources permettant d’être soutenues dans leur parentalité, de rompre l’isolement social et d’empêcher leur épuisement.