Sensory Substitution and the Neural Correlates of Navigation in Blindness

Auteur(s)

  • D-R. Chebat
  • V. Harrar
  • R. Kupers
  • S. Maidenbaum
  • A. Amedi
  • M. Ptito

Référence

Chebat DR., Harrar V., Kupers R., Maidenbaum S., Amedi A., Ptito M. (2018) Sensory Substitution and the Neural Correlates of Navigation in Blindness. In: Pissaloux E., Velazquez R. (eds) Mobility of Visually Impaired People. Springer, Cham

Domaines de recherche appliquée

Thématiques

Incapacités

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Résumé de l'auteur

Ce chapitre passe en revue les progrès les plus récents dans la substitution sensorielle et les corrélats neuronaux de la navigation dans le cas d’une cécité congénitale. Des études utilisant des dispositifs de substitution sensorielle (SSD) ont permis d’établir la capacité supérieure des participants aveugles congénitaux (CB) de naviguer dans de nouveaux environnements et de détecter la taille et la forme des obstacles afin de les éviter.
Ces études suggèrent qu'avec l'entraînement, des CB peuvent obtenir une représentation de l'espace équivalente à celle des voyants. D'un point de vue phénoménologique, la sensation et la perception fournies par les SSD ont été assimilées à une vision réelle, mais la question reste posée quant aux sensations subjectives (qualia) ressenties par les utilisateurs.
Nous passons en revue les théories récentes sur les propriétés phénoménologiques de la substitution sensorielle ainsi que la littérature récente sur les capacités spatiales des participants utilisant des SSD. À partir de ces différentes recherches, nous concluons que les changements plastiques induits par l'entraînement permettent des activations cérébrales spécifiques à une tâche de la vie quotidienne. Ces modifications anatomiques conduisent à la compréhension d'informations non visuelles permettant aux utilisateurs de SSD d'accomplir une multitude de tâches "visuelles". Nous soulignerons ici les capacités des individus CB à naviguer dans des environnements réels et virtuels en dépit d'une importante réduction volumétrique dans le segment postérieur de l'hippocampe, zone clé impliquée dans la navigation. Finalement, la performance comportementale supérieure des CB dans une variété de tâches sensorielles et cognitives, combinée avec l'IRM anatomique et fonctionnelle, démontre la sensibilité du cerveau à la plasticité induite par l'entraînement.

Commentaire du Centre Ressources

Ce chapitre présente un cadre théorique (neuro-cognitif) de la conception des aides pour la mobilité des déficients visuels. Il traite aussi des aspects de la conception de nouvelles aides. Il explique des raisons (technologiques) pour lesquelles les aides numériques existantes à la mobilité ne sont pas acceptées par les PPIV en citant de très nombreux témoignages recueillis au cours des évaluations des différentes cannes, évaluations menées en Israël, au Canada et actuellement aux États-Unis (Columbia University). Il met en avant l’absence d’une méthodologie standard d’apprentissage de la perception de l’espace via les cartes, les cannes et les environnements virtuels. Par ailleurs, ce papier pointe les faiblesses, voire l’inutilité, de certains prototypes d’aides à la mobilité.

Finalement, ce papier constate le manque d’information des PPIV sur les aides à la mobilité existantes, sur les possibilités de nouvelles technologies (tactile, suivi d’un piéton (en intérieur et à l’extérieur)), et il déplore l’inaccessibilité de nombreux sites d’internet aux PPIV, sites qui pourraient pallier en partie au moins l’illettrisme des PPIV sur les technologies nouvelles.

Ce papier invite donc les différentes catégories de personnels (ergonomes, psychologues, éducateurs de PPIV, etc.) à communiquer sur leur façon de travailler au quotidien avec les PPIV afin de faire émerger une connaissance sur la perception de l’espace et sur ce qui est pertinent pour assister effectivement la mobilité d’une PPIV.

Finalement, ce papier sensibilise les concepteurs de sites à l’importance de les rendre accessibles aux déficients visuels.

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