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Sexual self-esteem and body image of South African spinal cord injured adolescents
Titre traduit
Estime de soi sexuelle et représentation corporelle chez les adolescents sud-africains souffrant de lésions de la moelle épinièreAuteur(s)
- Cheryl-Ann Potgieter
- Gadija Khan
Référence
Sexual self-esteem and body image of South African spinal cord injured adolescents. Sexuality and Disability 23, no. 1 (2005): 1-20Domaines de recherche appliquée
Thématiques
Incapacités
Zones géographiques
Résumé de l'auteur
Although adolescents sustain a large portion of spinal cord injuries, the area of spinal cord injured adolescents and the issues surrounding their sexuality are under-researched. This is the first South African study on the sexuality of spinal cord injured adolescents and attempts to address this paucity. It is generally postulated that the sexuality of adolescents who have sustained SCI will be detrimentally affected by the consequences of having a physical disability, resulting in developmental lags relative to non-disabled peers. The focus of this article is to explore the impact of spinal cord injury on adolescent’s sexual self-esteem and body image. A qualitative study was conducted, with data being collected via in-depth individual interviews, which were subsequently analyzed thematically. A disparity was found between dominant ableist discourses of the SCI adolescent as a sexually immature and passive spectator, and the lived experiences of the participants involved in the study. The study concluded that entrenched socially constructed attitudes appear to limit the opportunities for spinal cord injured adolescents to express their sexuality more than the limitations by their disabilities.
Alors même qu’une grande partie des cas de lésions de la moelle épinière affectent des adolescents, les problématiques sexuelles de ces adolescents n’ont été qu’insuffisamment étudiées. Cette étude est la première étude sud-africaine ayant pour objet la sexualité des adolescents souffrant de lésions de la moelle épinière et cherchant à pallier le manque d’attention accordée à ce sujet. Il est généralement admis que la sexualité des adolescents atteints de lésions de la moelle épinière se ressent négativement des conséquences d’un handicap physique, ce qui a pour effet d’induire des retards dans la maturation sexuelle telle que vécue par des adolescents non handicapés. Cet article s’attache à découvrir de quelle manière un handicap lié à une lésion de la moelle épinière affecte chez l’adolescent l’estime de soi sexuelle et l’image qu’il a de son corps. Il s’agit d’une approche qualitative, les données ayant été recueillies au moyen d’entretiens individuels approfondis soumis à une analyse thématique ultérieure. L’étude fait le constat d’une divergence, qui oppose l’expérience vécue des participants ayant pris part à l’étude et l’image qu’en projette une rhétorique discriminatoire dominante à l’encontre des handicapés, présentant les adolescents victimes de lésions de la moelle épinière comme non-acteurs sexuels, passifs et immatures. Elle aboutit à la conclusion suivante : il semblerait que les adolescents affectés par une lésion de la moelle épinière soient davantage privés de possibilités de vivre leur sexualité par des attitudes ancrées dans l’habitude et socialement construites que par les limites inhérentes à leurs handicaps.
Commentaire du Centre Ressources
In this peer-reviewed article, Potgieter and Khan qualitatively investigate the impact of spinal cord injuries on South African adolescents’ sexual self-esteem and body image.
The sexuality of persons with spinal cord injuries, particularly adolescents, has received very little attention in prior research. The authors argue that one reason for this gap is the way that sexuality has been constructed in traditional academic discourse, i.e. stressing physical changes in the body that facilitate sexual development, versus cultural or societal factors. Potgieter and Khan challenge this in their work by exploring the discourses of spinal cord injured adolescents directly.
The authors conducted biographical interviews with seven adolescents, accessed through South African schools. As this study is the first to focus on the sexuality of South African adolescents who had spinal cord injuries, agency is given to a section of the population who have previously been without a voice.
The findings illustrate a sense of confusion among spinal cord adolescents regarding whether they are objects on onlookers’ sexual interest or pity and curiosity. However, respondents differed over the relationship they possessed with their own bodies. For example, some participants viewed their body positively as a site for celebration, while others were ambivalent or felt self-loathing as a result of negative bodily images.
Potgieter and Khan bring to the fore discourses that challenge traditional notions of disabled sexuality. They note the importance of work that dispels these constructions, particularly that which focuses on social and structural barriers to disabled sexuality. The points raised speak to the need for intervention research in the future; as such Potgieter and Khan’s study represents (and claims to be) only a first step toward addressing prevailing myths of disabled sexuality among South African spinal cord injured adolescents.
[Traduction]
Dans cet article soumis à comité de lecture Potgieter and Khan emploient une approche qualitative pour étudier l’impact de lésions de la moelle épinière sur l’estime de soi sexuelle des adolescents sud-africains et sur l’image qu’ils ont de leur corps. La sexualité de personnes souffrant de lésions de la moelle épinière, en particulier d’adolescents, n’a été que très peu étudiée jusqu’ici. Les auteurs avancent qu’une des raisons en est la manière dont la sexualité est pensée dans le discours universitaire traditionnel, qui privilégie les modifications corporelles comme facteur de développement sexuel, plutôt que les éléments culturels ou sociétaux. En interrogeant directement ce que disent les adolescents souffrant de lésions de la moelle épinière, Potgieter et Khan mettent en doute le bien-fondé de l’approche traditionnelle. Leur travail s’appuie sur des entretiens biographiques menés avec sept adolescent(e)s, avec qui elles sont entrées en contact par l’intermédiaire d’établissements scolaires en Afrique du Sud. S’agissant de la première étude consacrée à la sexualité d’adolescents sud-africains souffrant de lésions de la moelle épinière, un segment de population jusqu’ici sans voix trouve à s’exprimer. Les résultats de cette recherche montrent que si les adolescents atteints de lésions de la moelle épinière ont, en général, des difficultés à discerner si le regard porté sur eux relève du désir ou manifeste de la pitié ou de la curiosité, ils entretiennent en revanche un rapport à leur propre corps qui varie grandement de l’un à l’autre. Ainsi, alors que certains se faisaient une idée positive de leur corps, conçu comme source potentielle de plaisir, d’autres exprimaient une ambivalence, voire une détestation de soi, qui résultaient de représentations négatives de leur corps. Potgieter and Khan donnent voix à des discours qui prennent le contrepied de manières traditionnelles de concevoir la sexualité des personnes handicapées. Elles soulignent l’importance des travaux qui remettent en question ces constructions discursives traditionnelles, notamment de ceux qui mettent l’accent sur les obstacles sociaux et structurels rencontrés par la sexualité des personnes handicapées. Les points soulevés par cette étude témoignent de la nécessité de mener à l’avenir des recherches ayant pour objet des actions correctives. A ce titre, l’étude de Potgieter et Khan ne représente (de manière explicite) qu’un premier pas dans la déconstruction d’idées reçues sur la sexualité des personnes handicapées ayant cours chez les adolescents sud-africains souffrant de lésions de la moelle épinière.