Un chez soi d'abord : l'expérience marseillaise

Auteur(s)

  • Sylvie Katchadourian
  • Myriam Leon

Référence

Un chez soi d'abord : l'expérience marseillaise, Lien social, 2013, pp. 10-18

Domaines de recherche appliquée

Thématiques

Incapacités

Zones géographiques

Résumé de l'auteur

S'appuyant sur une initiative marseillaise débutée en 2009 et s'inspirant d'un modèle Nord-Américain, le programme expérimental "Un chez soi d'abord" est développé à Marseille, Lille, Toulouse et Paris. L'objectif est d'orienter directement vers un logement autonome cent personnes sans-abri atteintes de troubles psychiatriques sévères sur chaque site et de comparer leur insertion avec cent autres personnes poursuivant leur parcours dans le système d'urgence classique. L'équipe médico-sociale qui assure l'accompagnement expérimente une approche basée sur le principe du rétablissement.

Commentaire du Centre Ressources

Ce document est un article publié en France. Il présente une recherche-action expérimentale dont l’objectif est de comparer l’insertion sociale de personnes sans domicile avec des troubles psychiques graves à qui une équipe de professionnels a proposé un logement avec un autre groupe qui a évolué dans le système d’urgence classique. Cette recherche est axée sur le domicile et vise à mesurer les effets d’un logement sur le rétablissement des personnes avec handicap psychique. Elle permet par extension de mesurer les besoins à domicile en termes d’accompagnement médico-social. Cette recherche menée dans quatre villes françaises (Lille, Paris, Marseille et Toulouse) est une adaptation d’une recherche expérimentale qui a déjà été mise en œuvre aux USA (« Housing first program »). Cette recherche-action implique une équipe pluridisciplinaire. Des usagers participent aussi aux comités de pilotage et à l’accompagnement des personnes. Concernant la méthode, il s’agit d’une évaluation sur deux ans de 800 personnes présentant des troubles psychiques graves sans domicile : 400 bénéficiant d’un logement, et 400, poursuivant dans le système classique. La recherche n’est pas terminée. Les résultats du point d’étape, un an après le début du projet, montrent que sur les 200 personnes accompagnées par les équipes de Toulouse, Marseille et Lille, 97% sont toujours dans leur logement un an après. 40% vivent de façon autonome, 25% ont renoué des liens avec leur famille, 10% ont initié des démarches vers l’emploi et 20% ont entamé des actions d’entraide, de bénévolat ou d’accès à la culture. Les auteurs recommandent de développer des stratégies territoriales avec des partenaires et notamment avec les hôpitaux spécialisés en services de psychiatrie d’une part et de créer des formations au rétablissement pour les éducateurs et les équipes qui prendront le relais. Ce concept de rétablissement est la traduction de l’anglais de recovery qui vise à la participation des usagers dans des activités communautaires (la participation dans des groupes d’entraide mutuelle ou l’implication des usagers dans l’accompagnement des personnes avec le statut de « médiateur de santé-pair » et aussi dans les comités de pilotage des programmes et recherches). Ce document s’adresse aux personnes en charge de définir les politiques publiques, aux personnes handicapées, aux proches, aux professionnels de santé ou de l’accompagnement médico-social, aux directeurs d’établissement médico-social, aux chercheurs, aux associations …