Une recherche appliquée portée par l’Université de Bordeaux, sous la coordination du Pr. Antoinette Prouteau, du Dr. Kévin-Marc Valery et de Sarah Guionnet, en partenariat avec le Centre Hospitalier de Jonzac et l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS N-A).
PRESENTATION DE LA RECHERCHE
Infantilisation, manque de coopération au parcours de soin, pessimisme concernant le rétablissement ou encore pratiques violentes : les pratiques en santé mentale sont identifiées comme une source importante de stigmatisation selon les personnes en situation de handicap psychique et leurs familles. Si la recherche internationale s’intéresse depuis plus de 20 ans à cette question, aucune recherche n’est publiée sur le potentiel stigmatisant des pratiques des professionnels de santé mentale dans le contexte français.
C’est pour répondre au besoin d’amélioration des pratiques que s’est construit le programme de recherche STIGMApro. L’objectif de STIGMApro est de créer et évaluer un programme de résistance à la stigmatisation du handicap psychique dans les pratiques en santé mentale, en utilisant les principes de pratique basée sur la preuve scientifique, la recherche participative et la co-production entre chercheurs et acteurs du terrain.
Pour atteindre ce but, une première étape de recherche fondamentale s’est centrée sur l’examen approfondi de cette stigmatisation. De multiples enquêtes ont eu pour but de décrire précisément la stigmatisation dans les pratiques professionnelles et les facteurs associés. Tout d’abord, une enquête auprès des usagers et des familles d’usagers ayant un diagnostic de schizophrénie a recensé 15 situations concrètes de stigmatisation dans les soins de santé mentale. Ces situations devenaient des cibles pour les interventions anti-stigma. Une revue systématique de la littérature a ensuite permis de synthétiser les résultats de la littérature internationale sur les spécificités de la stigmatisation de la schizophrénie chez les professionnels, et les facteurs qui y sont associés. Ces facteurs ont ensuite fait l’objet de deux enquêtes chez les professionnels de santé mentale français qui ont permis de mettre en évidence les variables les plus pertinentes pour une intervention anti-stigma dans les pratiques de santé mentale.
Ces variables ont ensuite été importées dans l’intervention STIGMApro : sentiment d’utilité professionnelle, pratiques orientées-rétablissement, similitudes perçues ou encore approche en continuum. L’intervention finale a été co-construite avec les acteurs du terrain (usagers, familles, professionnels, décideurs institutionnels, associations). Un étude pilote a permis de tester la viabilité de l’intervention.
