Bringing Everyday Life to Policy Analysis. The Case of White Rural Women Negotiating College and Welfare

Auteur(s)

  • Nancy Naples

Référence

NAPLES, Nancy A. « Bringing Everyday Life to Policy Analysis. The Case of White Rural Women Negotiating College and Welfare », Journal of Poverty. 1 janvier 1998, vol.2 no 1. p. 23 53

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Résumé de l'auteur

This article demonstrates how contradictions in the welfare state are revealed when women on welfare engage with the policies and practices of higher education. Drawing upon Dorothy Smith's feminist materialist standpoint theory, 1 demonstrate the value of an "everyday world" analysis of policy implementation for uncovering hidden dimensions of state activity as it is manifest in the daily lives of women on welfare. Analysis is based upon in-depth interviews and focus group meetings with white women from rural communities receiving Aid to Families with Dependent Children and enrolled in PROMISE JOBS, Iowa's response to the Family Support Act (FSA) of 1988. FSA was the first welfare program to provide resources for women on public assistance to advance towards a four year college degree. However, the contradictions between mandatory work-to-welfare ("workfare") approaches and higher education act as constraints upon the academic success of women on welfare. When we make these constraints visible, we also reveal hidden work women perform to negotiate the multiple policy arenas throughout their daily lives.

Cet article montre de quelles façons les contradictions au sein de l’Etat providence sont révélées lorsque des femmes bénéficiant d’aides sociales s’engagent dans les politiques et les pratiques de l’enseignement supérieur. S’appuyant sur la théorie féministe matérialiste du point de vue développée par Dorothy Smith, je démontre la valeur d’une analyse « du monde quotidien » de la mise en œuvre des politiques pour découvrir les dimensions cachées de l’activité de l’État tel qu’il se manifeste dans la vie quotidienne des femmes bénéficiaires. L’analyse est basée sur des entretiens approfondis et des focus groups (ou groupes de discussion) réalisés avec des femmes blanches venant de milieux ruraux et recevant « l’aide aux familles avec enfants à charge » et inscrites à « Promise Jobs », la réponse de l’état d’Iowa à la loi de 1998 sur l’aide aux familles. Cette loi fut le premier programme d’aide sociale à fournir des ressources aux femmes bénéficiant d’une aide publique pour les aider à obtenir un diplôme universitaire de quatre ans. Cependant, les contradictions entre les approches obligatoires du « workfare » (une aide sociale aux États-Unis apparue dans les années 1970 qui prévoit que les bénéficiaires aptes au travail doivent travailler en échange de leur allocation) et l’enseignement supérieur agissent comme des contraintes sur la réussite scolaire des femmes bénéficiant de l’aide sociale. Lorsque nous rendons ces contraintes visibles, nous révélons également le travail caché que les femmes accomplissent pour négocier les multiples scènes politiques au cours de leur vie quotidienne.
 

Commentaire du Centre Ressources

Cet article prend appui sur une théorie féministe (Smith 1987 et 1990 ; Haraway 1988), à partir de l’idée selon laquelle l’exploration du point de vue des femmes concernées permet de révéler des dimensions de pouvoir des politiques publiques que les analyses habituelles ne permettent pas de voir. La théorie matérialiste féministe de Dorothy Smith offre un puissant travail méthodologique et conceptuel pour mettre en lumière les « relations de pouvoir » masquées par les catégories utilisées pour organiser et mettre en œuvre la politique de protection sociale. Ces catégories invisibilisent les besoins et expériences spécifiques des femmes ciblées par ces politiques. Smith (1987) définit les « relations de pouvoir » comme un terme « qui rend visible l’intersection des institutions organisant et régulant la société avec leurs connotations de genre et leur division genrée du travail ». Le « pouvoir » est alors considéré comme « un ensemble de pratiques organisées, incluant le gouvernement, le droit, la gestion des affaires et des finances, l’organisation professionnelle, les établissements d’enseignement, ainsi que le discours dans les textes qui interpénètrent les multiples lieux de pouvoir ». Cette approche ethnographique aide à lier l’analyse d’une politique spécifique au contexte social plus large dans lequel elle s’inscrit.
Cette étude amène la preuve que l’État participe activement à genrer les relations de classes sociales. De telles « relations de décision » (Smith, 1987) sont tissées dans et à travers le processus législatif, formalisées dans la législation et élaborées dans les règlements et pratiques d’implémentation locale.
Alors que les femmes sont aujourd’hui davantage encouragées que par le passé à entrer dans la sphère publique et le monde du travail par les politiques d’aides sociales, elles rencontrent cependant certaines limites (Eisenstein, 1986 ; Walby, 1990). Ces barrières continuent de désavantager les femmes au sein du monde du travail et du domaine scolaire. Elles sont poussées à accepter des emplois peu rémunérés, et, si elles ont la chance de pouvoir reprendre leurs études, une participation complète à l’environnement académique leur est niée. Des récompenses financières universitaires leurs retirent leurs droits aux allocations, et les femmes qui souhaitent poursuivre leurs études rencontrent la désapprobation des agents de l’aide sociale et des administrations des garderies financées par l’État, pour qui ces femmes devraient trouver du travail immédiatement après avoir obtenu leur diplôme, même si ce travail ne correspond pas à leur formation ou à leurs prétentions salariales.

Une fiche de lecture détaillée est disponible en téléchargement.