Questioning the dichotomy between vegetative state and minimally conscious state: a review of the statistical evidence

Auteur(s)

  • G. Liberati
  • T. Hunefeldt
  • M. O. Belardinelli

Référence

Liberati, G., Hünefeldt, T., & Olivetti Belardinelli, M. (2014). Questioning the dichotomy between vegetative state and minimally conscious state: A review of the statistical evidence. Frontiers in Human Neuroscience, 8(865), 1-14.

Domaines de recherche appliquée

Thématiques

Incapacités

Zones géographiques

Résumé de l'auteur

Given the enormous consequences that the diagnosis of vegetative state (VS) vs. minimally conscious state (MCS) may have for the treatment of patients with disorders of consciousness, it is particularly important to empirically legitimate the distinction between these two discrete levels of consciousness. Therefore, the aim of this contribution is to review all the articles reporting statistical evidence concerning the performance of patients in VS vs. patients in MCS, on behavioral or neurophysiological measures. Twenty-three articles matched these inclusion criteria, and comprised behavioral, electroencephalographic (EEG), positron emission tomography (PET) and magnetic resonance imaging (MRI) measures. The analysis of these articles yielded 47 different statistical findings. More than half of these findings (n = 24) did not reveal any statistically significant difference between VS and MCS. Overall, there was no combination of variables that allowed reliably discriminating between VS and MCS. This pattern of results casts doubt on the empirical validity of the distinction between VS and MCS.

Keywords: minimally conscious state, vegetative state, unresponsive wakefulness syndrome, consciousness, brain injury
 
Traduction du résumé en français :

Etant donné l’importance énorme que peut avoir le diagnostic d’état végétatif (EV) ou pauci-relationnel (EPR) pour le traitement des patients atteints de trouble de la conscience, il est particulièrement important de légitimer de manière empirique la distinction entre ces deux niveaux de conscience. Par conséquent, l’objectif de cette contribution est de passer en revue tous les articles rapportant la preuve statistique concernant les résultats des patients EV versus EPR sur les mesures comportementales et neurophysiologiques.
Vingt-trois articles répondant aux critères d’inclusion et comprenant des mesures comportementales, d’électro-encéphalogramme (EEG), de tomographie par émission de positron (PET) et d’imagerie à résonance magnétique (IRM) ont été sélectionnés. L’analyse de ces articles a donné lieu à 47 résultats statistiques différents. Plus de la moitié d’entre eux (n = 24) ne révèle pas de différence significative entre les EV et les EPR. Par-dessus tout, il n’y avait pas de combinaison de variables qui permette de différencier de manière fiable ces deux états de conscience. Ce modèle de résultat met en doute la validité de la distinction empirique entre EV et EPR.
Mots-clés : Etat de conscience minimale, état végétatif, syndrome d’éveil sans réponses, conscience, traumatismes cérébraux
 

Commentaire du Centre Ressources

Les auteurs ont regroupé les évaluations des patients EVC/EPR, rapportées dans les 23 articles, en 4 groupes : 1) les évaluations physio- et neurophysiologiques sans stimuli (174 EV/178 EPR), 2) les évaluations comportementales avec stimuli (1 seule étude, 9 EV/9EPR), 3) les évaluations neurophysiologiques avec stimuli sensoriels : sons farfelus, flashs visuels, etc. (576 EV/475 EPR) et 4) les évaluations neurophysiologiques avec stimuli sémantiques : phrases, catégories de mots, etc. (341 EV/305 EPR). L'importance du taux d'erreurs de diagnostic, estimé dans plusieurs études à près de 40%, a des implications importantes pour le pronostic et le traitement envisagé pour les patients. On perçoit ici l'enjeu pour les familles d'une claire démarcation entre les états végétatifs et les états pauci-relationnels.
La principale contribution de cette étude est, à l’heure où de nombreuses propositions sont faites pour désigner et différencier de manière de plus en plus précise les états végétatifs et pauci-relationnels, d’interroger cette démarcation-même et d’apporter la preuve par une revue systématique des écrits concernant les mesures tant comportementales que neurophysiologiques, qu’il n’existe pas de différence fiable au plan empirique. La pertinence de cette limite entre les deux états a été qualifiée récemment de « diagnostic illusoire » (« diagnostic illusory ») par Nettleton et ses collègues pour souligner l’ambiguïté et la pression induites par la nécessité biomédicale de classer les patients  en EV/EPR en catégories distinctes et rigides. Les auteurs recommandent dès lors de diversifier les procédures d'évaluation pour développer une évaluation multi-facettes de ces patients.
Les auteurs regrettent le peu d'études évaluant le traitement de stimuli non verbaux ayant du sens (ex : cris de douleur, musique), qui apparaissent efficaces dans la différenciation des niveaux de conscience, et préconisent davantage de recherches dans ce domaine.
Les auteurs n’ont effectué leur recherche que sur une seule base de données Pubmed, en ciblant uniquement les études en langue anglaise proposant une comparaison statistique entre les deux groupes de patients en EV et en EPR : cela a limité leurs résultats à 23 articles/47 expérimentations, ce qui questionne la validité de leurs conclusions. Celles-ci gagneraient certainement à être nuancées par d’autres variables, telles que l’origine de l’état, sa durée au moment du diagnostic, les conditions d’accueil du patient, etc.