Burnout in healthcare professionals working with patients with disorders of consciousness

Auteur(s)

  • M. Leonardi
  • M. Pagani
  • A. M. Giovannetti
  • A. Raggi
  • D. Sattin

Référence

Leonardi, M., Pagani, M., Giovannetti, A. M., Raggi, A. & Sattin, D. (2013). Burnout in healthcare professionals working with patients with disorders of consciousness. Work 45, 349–356.

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Résumé de l'auteur

Objective: Healthcare and social professionals working with patients with chronic diseases such as disorders of consciousness (DOCs) are at risk for developing burnout, a stress-induced occupational syndrome. The aim of this study was to evaluate burnout among professionals working with patients with DOCs in post-acute and long-term care institutions.

Participants and methods: Healthcare and social professionals were enrolled in 78 Italian institutions and completed the 22-item Maslach Burnout Inventory (MBI), which investigates emotional exhaustion (EE), depersonalization (DP), and personal accomplishment (PA).

Results: 1149 questionnaires were returned. Respondents showed statistically lower level of burnout in EE, DP and PA compared to normative data of Italian healthcare practitioners (p< 0.001) and 41.7% showed high scores in at least one subscale. Working hours per week correlated positively with EE (r=0.150, p<0.001) and negatively with PA (r= -0.111, p=0.005). Mann-Whitney U and the Kruskal-Wallis tests were used to assess differences between groups. Nurses reported statistically significant higher levels of DP and lower levels of PA compared to other professionals.

Conclusions: Professionals working with patients with DOCs complained moderate to low levels of burnout. A better understanding of the components of occupational stress may allow the development of a targeted strategy to prevent negative outcomes, enhance well-being of professionals who suffered burnout and, in turn, improve quality of life of patients.
 
Traduction du résumé en français :

Objectif : les professionnels de santé et sociaux travaillant avec des patients atteints de maladie chronique, comme les troubles de la conscience, sont à risque de développer un burnout, syndrome professionnel provoqué par le stress. Le but de cette étude est d’en évaluer la prévalence dans les institutions de soins immédiats et à long terme.
 
Participants et Méthodologie : les professionnels de soins et sociaux ont été sollicités dans 78 institutions italiennes et ont complété l’inventaire de burnout de 22 items de Maslach (Maslach Burnout Inventory, MBI), qui interroge l’épuisement émotionnel (EE), la dépersonnalisation (DP), et l’accomplissement personnel (AP).
 
Résultats : 1149 questionnaires ont été retournés. Les répondants ont montré des niveaux de burnout statistiquement inférieurs à ceux des données officielles de la population de praticiens de la santé italiens (p <0.001) et 41.7% ont obtenu un score élevé dans au moins une des trois sous-échelles (EE, DP et AP).
Le nombre d’heures hebdomadaires travaillées est corrélé significativement et positivement avec l’EE (r = 0.150, p <0.001) et négativement avec l’AP (r = −0.111, p = 0.005).
Les tests de Mann-Whitney et de Kruskal-Wallis ont été utilisés pour établir différents groupes. Les infirmières rapportent significativement de plus hauts niveaux de DP et de plus bas niveaux d’AP comparé aux autres  professionnels.
 
Conclusions  : Les professionnels travaillant avec des patients en EV/EPR  se plaignent de niveaux modérés à bas de  burnout. Une meilleure compréhension des éléments du stress professionnel pourrait permettre de développer des stratégies de prévention plus ciblées pour prévenir des conséquences négatives, augmentant le bien-être des professionnels qui souffrent de burnout et, en retour, améliorant la qualité de vie des patients.

Commentaire du Centre Ressources

La large population sollicitée et le fait que l’étude interroge pour la première fois, en Italie, des professionnels en charge de patients EV/EPR en sont les principales contributions. L’outil utilisé pour évaluer le burnout apporte, par ailleurs, des informations importantes sur l’état de santé de ces professionnels. En effet, la théorie de Maslach utilisée dans la construction du questionnaire de burnout décrit un construit multi-dimensionnel reposant sur trois axes : a) la perception d’un épuisement émotionnel : sentiment d’être émotionnellement surchargé, épuisé et vidé (ici pour 14% du personnel) b) dépersonnalisation : sentiment de traiter les patients de façon impersonnelle (12.6% du personnel) ; c) accomplissement personnel : sentiment de compétence, d’efficacité, et d’accomplissement adéquat et réussi (manque d’AP pour 22% du personnel).  Cette étude, qui comporte une méthodologie semblable à celle utilisée par Gosseries et al. (2012) en Belgique, indique des résultats quelque peu différents pour la population italienne et confirme donc l’utilité de tenir compte des contextes culturels, organisationnels et éducatifs des différents pays.
Elle intègre cependant des variables supplémentaires comme le genre et le statut marital et indique que ceux-ci ont une influence sur le stress professionnel.
Le type d’établissement (soins à court ou long terme) ne semble pas avoir d’impact sur les niveaux de prévalence de burnout, en particulier des infirmières.
Une particularité signalée ici est l’important turnover des professionnels de santé, qui travaillent dans ces établissements depuis moins de 5 ans, et qui pourrait se révéler être un facteur de protection contre le burnout.
Plusieurs limites sont cependant à signaler : premièrement, les questionnaires ont été envoyés à un réseau de 78 institutions partenaires qui n’ont pas été sélectionnées aléatoirement à partir des institutions italiennes existantes. Ce biais d’échantillonnage peut affecter la généralisation des résultats. Deuxièmement, il s’agit d’une étude transversale et aucune inférence causale ne peut en être conclue. Troisièmement, certains professionnels n’ont pas répondu à toutes les données sociodémographiques et professionnelles et, par conséquent, certaines analyses ont été faites seulement sur des sous-échantillons. Quatrièmement, l’hétérogénéité de la composition du personnel selon les études examinées pour une comparaison peut générer des différences et ne pas refléter les niveaux réels de burnout.