Interactional patterns between staff and clients with borderline to mild intellectual disabilities

Auteur(s)

  • E. Reuzel
  • P. Embregts
  • A. Bosman

Référence

Interactional patterns between staff and clients with borderline to mild intellectual disabilities. Journal of Intellectual Disability Research, 2013, vol. 57, no 1, p. 53-66

Domaines de recherche appliquée

Thématiques

Incapacités

Zones géographiques

Résumé de l'auteur

Background. Client-centred models of care imply that clients should have a collaborative relationship with staff providing support. This study investigates whether dialogues between staff and clients in naturally occurring contexts reflect this collaborative ideal.
Methods. Nineteen staff members video recorded a social interaction with one of their clients. The topic of the interaction concerned an aspect of their support needs. The recordings were transcribed and analysed using the Initiative Response Analysis designed by Linell et al.
Result. Staff were more dominant than clients, albeit the level of asymmetry in the dialogues was relatively small. However, a different pattern of turns was used by staff and clients. Staff asked more direct questions and sometimes neglected meaningful client contributions. Clients, on the other hand, provided more extended turns in response to staff members’ questions, thereby helping to maintain the dialogue. However, in a notable minority of commu-nicative turns, the clients failed to link with the staff member’s contribution.
Conclusions. The interactional patterns found in this study suggest that staff and clients can face difficulties establishing collaborative dialogues on shared topics. Future research should take account of what staff and clients want to achieve in dialogues, along with the nature of their non-verbal communication.


(Traduction)
Contexte. Les modèles de prise en charge centrés sur le client impliquent une collaboration entre les clients et le personnel qui fournit l’aide. Cette étude évalue si les dialogues entre le personnel aidant les personnes avec une déficience intellectuelle et ces personnes (Clients) en situation naturelle reflètent cet idéal collaboratif.
Méthode. Dix-neuf professionnels ont filmé une interaction sociale avec un de leurs clients. Les sujets des interactions concernaient un des aspects de l’aide requise. Les enregistrements ont été transcrits et analysés en utilisant l’Analyse des Réponses Initiatives de Linell et al.
Résultats. Les membres du personnel se sont révélés plus dominants que les clients, malgré un niveau d’asymétrie relativement faible dans les dialogues et des profils de tours de parole différents entre les professionnels et les clients. Les professionnels posaient plus de questions directes et négligeaient parfois les contributions pertinentes du client. Les clients, de leur côté, produisaient des tours plus longs en réponse aux questions des professionnels, aidant ainsi au maintien du dialogue. Cependant, les clients échouaient dans une minorité notable de tours de parole à produire une contribution en lien avec celle du professionnel.
Conclusions. Les profils d’interaction mis en évidence dans cette étude suggèrent que les professionnels et les clients peuvent rencontrer des difficultés pour établir des dialogues collaboratifs sur des sujets partagés. Les recherches futures devront considérer ce que les professionnels et les clients veulent réaliser par le dialogue, ainsi que la nature de leur communication non-verbale.

Commentaire du Centre Ressources

Les auteurs pointent vers le fait que la plupart des études antérieures sur les interactions des personnes avec une déficience intellectuelle (DI) se sont centrées sur les comportements de la personne. Or, des travaux montrent que la participation des personnes avec DI au dialogue varie selon les comportements de leur interlocuteur. La plupart du temps, l’interlocuteur « ordinaire » domine et contrôle le dialogue, ce qui restreint la communication de la personne avec une déficience. Les auteurs se positionnent dans une perspective interactive : les difficultés de communication de la personne avec DI ne doivent pas s’appréhender seulement en analysant les productions de cette personne mais dans une analyse conjointe des comportements de son interlocuteur. Cette démarche s’intéresse donc aux facteurs externes qui viennent altérer les compétences de la personne, en accord avec la convention de l’ONU.

La recherche implique la participation du personnel aidant de la fondation J.P. van der Bentstichting aux Pays-Bas. Cependant, ce personnel ne semble pas avoir été impliqué dans la conception de l’étude.

Les résultats confirment la dominance des interactions verbales par les professionnels, notamment dans le nombre de questions. Ces questions sont cependant profitables aux clients dans le sens où ceux-ci produisent des réponses plutôt longues, qui ré-équilibrent le dialogue. Les résultats montrent donc qu’un travail sur le type de parole utilisé par les professionnels et une meilleure attention portée aux productions des personnes avec déficience pourrait permettre une meilleure collaboration entre le personnel aidant et les personnes avec une DI.

Les auteurs appliquent la méthode de codage des tours de parole de Linell et al. (1988). Cette méthode permet d’évaluer objectivement le degré d’initiative et de pertinence de chacune des prises de parole et de caractériser le dialogue sur des dimensions de dominance/initiative/pertinence etc. Comme le constatent les auteurs eux-mêmes, l’analyse des comportements communicatifs non-verbaux fait défaut à cette étude et permettrait de mieux comprendre les interactions. Cette étude peut aider les professionnels et toute personne amenée à interagir avec une personne avec DI à mieux adapter ses comportements, à être plus vigilante sur le type de parole utilisée et plus attentive aux contributions de la personne avec DI.