Interweaving Conceptualisations of Gender and Disability in the Context of Vulnerability to HIV/AIDS in KwaZulu-Natal, South Africa.

Titre traduit

L’interpénétration des conceptualisations sur le genre et les handicaps dans un contexte de vulnérabilité au VIH/SIDA à KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud

Auteur(s)

  • Jill Hanass-Hancock

Référence

Interweaving Conceptualisations of Gender and Disability in the Context of Vulnerability to HIV/AIDS in KwaZulu-Natal, South Africa. Springer US. 2009. 13 pages.

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Résumé de l'auteur

In KwaZulu-Natal disability and gender are associated with myths and stereotypes that exacerbate the vulnerability of persons with a disability (PWD) to HIV/AIDS. The present analysis results from a three year qualitative study of 25 persons with disabilities and their caregivers. It outlines the interweaving patterns of stereotyping gender and disability and how this may increase the vulnerability of PWD to HIV/AIDS. The paper emphasizes that access to prevention and treatment is still an unfulfilled goal and that an enormous gap in service delivery persists. Sexual abuse and exploitation have become a major threat to fighting HIV/AIDS within the group of PWD. PWD are particularly vulnerable to HIV/AIDS through the threat of sexual abuse. Potential contributors to this are sexual purification rituals, sexual exploitation and the process of the judicial system. The notion that PWD are asexual, virgins, sexually overactive, cursed, dirty or clean increases their exposure to abuse and subsequently HIV/AIDS. Additionally, misconceptions regarding sexuality, gender and HIV/AIDS have exposed women and girls with disabilities, in particular, to abuse and HIV. Yet, effective responses are still scarce and persons with disabilities are often denied access to sexual education as well as prevention and treatment of HIV/AIDS.

[Traduction]
Dans la province de KwaZulu-Natal, les handicaps et le sexe sont associés à toute une série de mythes et stéréotypes qui accroît la vulnérabilité des personnes en situation de handicap au VIH/SIDA. L’analyse actuelle est le fruit de trois années de recherches qualitatives menées sur 25 personnes en situation de handicap et sur le personnel soignant. Elle analyse l’interpénétration des modèles de stéréotypes en matière de genre et de handicap et analyse dans quelle mesure ce phénomène peut aggraver la vulnérabilité des personnes en situation de handicap au VIH/SIDA. L’article souligne que l’objectif qui consistait à leur permettre l’accès à la prévention et au traitement est resté lettre morte et qu’il y a toujours d’importantes lacunes dans la prestation de service. Les violences et l’exploitation sexuelles constituent désormais une menace grave qui pèse sur les risques d’infection au VIH/SIDA par le groupe des personnes en situation de handicap. Ces dernières sont particulièrement exposées au VIH/SIDA en raison des menaces de violences sexuelles dont elles font l’objet. Rites de purification sexuelle, exploitation sexuelle et fonctionnement du système judiciaire peuvent être autant de facteurs à l’origine de cette situation. L’idée que les personnes en situation de handicap sont asexuelles, vierges, ou sexuellement hyperactives, maudites, sales ou propres les exposent davantage aux risques de violences sexuelles, et par voie de conséquence au VIH/SIDA. De plus, en raison des préjugés sur la sexualité, le genre et le VIH/SIDA, les femmes et les filles en situation de handicap, sont particulièrement exposées à la violence sexuelle et au VIH. Pourtant, les mesures efficaces pour y remédier tardent toujours à venir et les personnes en situation de handicap n’ont souvent pas accès à l’éducation sexuelle, à la prévention et au traitement du VIH/SIDA.

Commentaire du Centre Ressources

In this peer-reviewed article , Hanass-Hancock investigates how harmful cultural stereotypes about disability and gender intersect within the South African province of KwaZulu-Natal.
Although the vulnerability of persons with disabilities to HIV is becoming recognised within South Africa, Hanass-Hancock argues that generalised preventative measures will not be successful nationwide. In particular, she highlights that, within the province of KwaZulu-Natal, culture-specific beliefs about disabled sexuality put persons with disabilities, especially women, at risk of sexual abuse and exploitation. In turn, this abuse presents a substantive risk factor for the continued spread of HIV among persons with disabilities. Therefore, to help provide a more effective response to HIV in KwaZulu-Natal, Hanass-Hancock investigates the cultural beliefs held about both gender and disability within the province.
In-depth interviews and ranking exercises were conducted with 25 persons with disabilities who were living in KwaZulu-Natal. These aimed to shed light on three areas: a) Cultural interpretations of disability, b) Living conditions and access to healthcare services among persons with disabilities in KwaZulu-Natal, and c) Sexual culture and HIV.         
This qualitative methodology is relatively inclusive of persons with disabilities, as it allows their voices to be heard to a greater extent than, say, a quantitative methodology. However, greater involvement could have been achieved through the use of a participatory research design (e.g., Chappell, Rule, & Mfana, 2015).
Findings identified that disability was associated with sexual myths that increase the vulnerability of persons with disabilities to HIV (e.g., the beliefs that persons with disabilities are virgins and sex with a virgin can cure HIV). They also elucidated the sexual expectations tied to each gender within KwaZulu-Natal, for example that men should be sexually active and women should be submissive to their partner. In the case of persons with disabilities, these gendered expectations interact with disability stereotypes and result in tangible disadvantages, such as lack of acceptance as a partner. Findings also highlighted the problematic ways in which some people respond to the sexual vulnerabilities (i.e. abuse) of persons with disabilities (e.g., denial; trivialisation).
Findings highlights the need to address sexual abuse and exploitation among persons with disabilities in South Africa, in particular pointing to the problematic intersection between disability and gender stereotypes as an area of future focus. It is worth noting however, that the generalisability of the study is limited, given the small sample size.

[Traduction]
Dans cet article évalué par des pairs, Hanass-Hancock analyse les effets néfastes produits par la combinaison des stéréotypes culturels liés au handicap et au genre dans la province de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. La vulnérabilité des personnes en situation de handicap au VIH est en passe d’être admise en Afrique du Sud, pourtant Hanass-Hancock soutient que la généralisation de mesures préventives à tout le pays ne verra pas le jour. Elle fait notamment valoir que, dans la province de KwaZulu-Natal, les croyances culturelles liées à la sexualité des handicapés contribuent à exposer les personnes en situation de handicap, et particulièrement les femmes, à des risques de violences et d’exploitation sexuelles. Ces maltraitances constituent, à leur tour, un facteur de risque substantiel pour la propagation continue du VIH parmi les personnes en situation de handicap. Ainsi, afin de contribuer à mettre en place des mesures plus efficaces pour lutter contre le VIH à KwaZulu-Natal, Hanass-Hancock étudie les croyances culturelles sur le sexe et les handicaps dans cette province. Des entretiens approfondis et des exercices de classification ont été menés auprès de 25 personnes en situation de handicap résidant dans la province de KwaZulu-Natal. Cette étude a permis de faire la lumière sur trois thématiques : a) les différentes interprétations culturelles du handicap, b) les conditions de vie et l’accès aux services de soin des personnes en situation de handicap à KwaZulu-Natal, et c) les coutumes sexuelles et le VIH. Cette méthode qualitative tient relativement compte des personnes en situation de handicap, car elle permet de faire entendre leur voix plus largement que dans le cas d’une méthode quantitative. Cependant, une démarche de recherche participative aurait permis une plus grande participation (par exemple, Chappell, Rule, & Mfana, 2015). Les conclusions ont permis d’identifier toute une mythologie autour de la sexualité des handicapés qui accroît la vulnérabilité des personnes en situation de handicap au VIH (notamment, la croyance que les personnes en situation de handicap sont vierges et qu’avoir un rapport sexuel avec un partenaire vierge peut guérir l’infection par le VIH). Ces observations ont également fait apparaître clairement les différentes attentes sexuelles liées à chacun des genres dans la province de KwaZulu-Natal, notamment le fait que les hommes devaient être actifs sexuellement alors que les femmes devaient être soumises à leur partenaire. Cette répartition des rôles en fonction du genre interfère avec les stéréotypes liés au handicap, ce qui se traduit par des désagréments tangibles pour les personnes en situation de handicap, notamment le rejet comme partenaire. Ces conclusions ont également mis l’accent sur les réactions préjudiciables qu’adoptent certaines personnes face aux risques de violences sexuelles, notamment les agressions, auxquelles sont exposées les personnes en situation de handicap (notamment le déni, la banalisation). Enfin les résultats de l’étude soulignent la nécessité de combattre les violences et l’exploitation sexuelles chez les personnes en situation de handicap en Afrique du Sud, notamment en s’intéressant à l’interférence problématique entre le handicap et les stéréotypes sexuels dans de futurs travaux de recherche. Il est toutefois important de noter que la généralisation de l’étude est limitée étant donné la taille réduite de l’échantillon.